Albert Cohen, né le 16 août 1895 à Corfou et mort le 17 octobre 1981 à Genève, est un écrivain, dramaturge et poète suisse romand dont l'œuvre est fortement influencée par ses racines juives.
D'abord diplomate, militant sioniste jusqu'en 1944, il publie son premier roman en 1930, mais ce n'est qu'en 1968 qu'il connaît la consécration littéraire avec Belle du Seigneur.
Né dans l'île grecque de Corfou en 1895, Abraham Albert Cohen a un père, Marco Cohen, d'origine juive romaniote, et une mère, Louise Judith Ferro, Juive de langue italienne. Son grand-père préside la communauté juive locale.
Issus d'une famille de fabricants de savon, les parents d'Albert décident d'émigrer à Marseille après un pogrom, alors qu'Albert n'a que 5 ans. Ils y fondent un commerce d'œufs et d'huile d'olive. Il évoquera cette période dans Le Livre de ma mère. Le jeune Albert commence son éducation dans un établissement privé catholique. Le 16 août 1905, il se fait traiter de «youpin» dans la rue par un camelot de la Canebière, événement qu'il racontera dans Ô vous, frères humains. Le jeune garçon court à la gare Saint-Charles. Il s'enferme dans les toilettes, faute de pouvoir s'enfuir. Sur le mur, il écrit: «Vive les Français!» En 1904, il entre au lycée Thiers, et, en 1909, il se lie d'amitié avec un camarade de classe, Marcel Pagnol. En 1913, il obtient son baccalauréat avec la mention «assez bien».
En 1914, Albert Cohen quitte Marseille pour Genève. Il s'inscrit à la faculté de droit de la ville en octobre. Dès lors, il s'engage en faveur du sionisme mais n'ira jamais en Israël. Il obtient sa licence en 1917 et s'inscrit à la faculté des lettres, où il reste jusqu'en 1919. Cette année-là, il obtient la nationalité suisse (il était ottoman). Il tente sans succès de devenir avocat à Alexandrie. Il épouse la même année Élisabeth Brocher. En 1921 naît sa fille Myriam et il publie Paroles juives, un recueil de poèmes. En 1924, sa femme meurt d'un cancer.
En 1925, Albert Cohen prend la direction de La Revue juive à Paris, qui compte à son comité de rédaction Albert Einstein et Sigmund Freud.
De 1926 à 1931, il occupe un poste de fonctionnaire attaché à la division diplomatique du Bureau international du travail, à Genève. Il trouve dans cette expérience l'inspiration qui lui permettra de construire l'univers d'Adrien Deume et de Solal des Solal pour Belle du Seigneur.
En 1930, paraît un roman, Solal , premier volume d'un cycle que Cohen a pensé intituler «la Geste des juifs» ou «Solal et les Solal». Le roman, préfigurant en quelque sorte Belle du Seigneur, raconte la jeunesse du jeune Grec sur l’île de Céphalonie, ainsi que ses premières amours. Le livre bénéficie en France d'une critique exceptionnelle. Il est traduit dans de nombreuses langues et le succès du roman devient universel: «Une œuvre stupéfiante», écrit le New York Herald Tribune; pour le New York Times, Cohen, c'est James Joyce, Erskine Caldwell, Rabelais réunis, avec en plus la magie des Mille et Une Nuits. Les critiques anglaise, autrichienne, italienne ou helvétique s'expriment sur le même ton.
En 1931, il se marie en secondes noces avec Marianne Goss, dont il divorcera. ...
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