Yann Le Masson est un réalisateur de documentaires et un directeur de la photographie français, né le 27 juin 1930 à Brest (Finistère), mort le 20 janvier 2012 à Avignon (Vaucluse).
Yann Le Masson, né dans une famille traditionaliste catholique de six enfants, d’une mère basque et d’un père breton, grandit à Brest, Vannes, Toulon puis Dakar. Après de solides études mathématiques puis d'ingénieur électricien, il entre à l'Ecole de cinéma de la rue de Vaugirard, avant l'IDHEC où il appartient à la cellule des cinéastes militant contre la guerre d’Indochine, puis pour l’indépendance du Maroc et de la Tunisie et contre la guerre en Algérie. Diplômé de l’IDHEC, en 1955, il commence à travailler comme assistant opérateur mais, anticolonialiste convaincu, il s’emploie à faire durer son sursis d’appel au service militaire jusqu’à vint-cinq ans passés et envisage de s’éclipser en Italie. Il reçoit sa convocation militaire pour rejoindre la base des parachutistes de Pau dans les Pyrénées. Il consulte alors la hiérarchie du PC jusqu’au Bureau politique, qui s’oppose à l’insoumission considérée comme étant « individualiste ».
Malgré son fichier de police, le jeune parachutiste peut suivre la formation des Élèves officiers de réserve de Saint-Maixent (EOR). Sortant aspirant, il devient chef de section dans un régiment de parachutistes de choc à la frontière marocaine dans le sud algérien. Dans son témoignage, il écrit : « Je ne m’étendrai pas sur cette période qui dura vingt-sept mois et au cours de laquelle, comme partout ailleurs, des prisonniers que la gendarmerie venait récupérer par hélico furent largués dans le vide, des corvées de bois organisées, des mechtas ou des tentes de nomades incendiées. Ni sur le rôle d’un chef de section…qui se trouve piégé… Il fallait quelquefois refuser d’obéir et j’ai été dégradé, pour devenir ‘deuxième pompe de réserve’ ».
Une amie cinéaste, elle aussi communiste, Michèle Firk l’amène au réseau de soutien au FLN. « Je me suis mis à la disposition de ceux que j’avais combattu à mon corps défendant et cette complicité avec les Algériens m’a guéri des séquelles d’une guerre menée contre eux en contradiction avec mes idées. J’ai ainsi travaillé avec eux de 1959 à 1962 ». Il donne des cours d’instruction militaire à des militants algériens du bidonville de Nanterre… porteur de valise pour le FLN, il tourne en Tunisie avec Olga Poliakof, J'ai 8 ans qui fut interdit durant dix ans sur le territoire national… Le colonialisme français fut encore l'une de ses cibles, à La Réunion cette fois : Sucre Amer (1962), lui aussi interdit pendant dix ans en France.
Après avoir filmé l'enterrement des morts du métro Charonne en 1962, il enregistre celui du jeune militant Gilles Tautin en 1968 avec une caméra prêtée par Marin Karmitz. En 1971, au Japon, Yann Le Masson réalise avec Bénie Deswarte Kashima Paradise (sur un commentaire de Chris Marker) ce que certains considèrent comme son chef d’œuvre. Il passe ensuite ses brevets de capitaine et mécanicien professionnel pour le transport fluvial. Entre 1980 et 1993, sur le bateau Nistader, Yann Le Masson exerce le métier de transporteur fluvial en Europe.
Yann Le Masson décède discrètement en janvier 2012. Marinier, cadreur et auteur d’une œuvre rare, il laisse cinq films, tous intimement liés à son cheminement personnel et ses engagements.
Connu Pour:Directing
Anniversaire:1930-06-27
Lieu de Naissance:Brest, Finistère, France
Aussi Connu Comme:Jean Le Masson, Yan Le Masson, Yann Lemasson